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Une révolution dans le royalisme - Quatrième partie

16 avril 2010, 18:52, par F.Aimard

Chapitre II

LA N.A.R. VUE PAR LA PRESSE

1. INTRODUCTION

« Un ex-séminariste partisan du Mao-maurrassisme a provoqué le schisme dans l’Église de l’Ordre ». Tel est le titre de l’article que consacre « Minute » à l’annonce de la scission de la Restauration Nationale et de la N.A.F., en juin 1971.

Ce « partisan du mao-maurrassisme », c’est Gérard Leclerc, que l’hebdomadaire d’extrême-droite juge « brillant mais ambitieux », « dogmatique et rêveur, rêvant d’ouvrir les portes de l’Action française aux contestataires... » « Minute » parle du « larmoyant sermon » de G. Leclerc sous le titre de « Lettre ouverte à Richard Deshayes » qui « prend le style » de « Charlie-Hebdo », ainsi que d’un certain « Mai royaliste » de Renouvin.

« Minute » annonce enfin que lors d’un meeting d’Ordre Nouveau, mouvement nationaliste d’extrême-droite, ces néo-monarchistes se sont rangés du côté des gauchistes pour « casser du fasciste ».

« Le Monde », lui, parle de « royalistes gauchistes » qui veulent crier et non se taire. Mais il reconnaît que la nouvelle tendance royaliste a déjà un atout dans son jeu : « la qualité des orateurs » et de conclure : « qui portera le plus haut le flambeau de Maurras, les anciens combattants ou les jeunes gens impatients d’en découdre avec la République ? » (30 avril 1971)

« Le Figaro », dans un numéro d’avril 1971, commentant la scission A.F.-N.A.F., esquisse un timide rapprochement avec les jeunes marxistes-léninistes, en faisant allusion aux « péripéties qui conduisirent le P.C. à rompre avec eux ».

2. LES PRESIDENTIELLES DE 1974

« La N.A.F. était surtout un rendez-vous de royalistes contemporains, ayant senti le souffle de Mai 1968, ayant brisé là avec le traditionalisme formel de leurs aînés, et décidés de dégager leur famille politique du voisinage gênant de l’extrême-droite, de ses mauvais souvenirs, et de ses excès... », écrit « Le Monde » du 29 avril 1974, alors que la campagne présidentielle est à son paroxysme. Tous les journaux, des quotidiens provinciaux aux quotidiens nationaux, parlent du « petit candidat de la N.A.R. qui se présente à titre personnel ». Néanmoins, il est indéniable qu’il soulève un certain intérêt dans la presse du fait de son originalité.

... « Malgré tout, défendre des thèses monarchiques, croire au retour du Roi et œuvrer à la Restauration n’est pas chose facile en 1974, d’autant plus que l’héritier... garde un silence lointain... » reconnaît avec justesse « Le Monde » du 29 avril 1974.

De son côté « Aspects de la France », poursuivant inlassablement la N.A.F. de sa rancune, ne manque pas une occasion de la discréditer aux yeux de son public, en imaginant un prétendu « cul-de-sac » auquel aboutissent toutes les idées du jeune mouvement monarchiste, et en imposant ses opinions qui veulent paraître justes, et émanant d’un vrai mouvement royaliste raisonnable et réaliste.

... « La décentralisation serait dangereuse et mettrait en péril l’unité nationale, si elle n’était pas contrebalancée par le renforcement du pouvoir central. C’est pourquoi elle n’est concevable qu’en Monarchie »... affirme « Aspects de la France » pour contrecarrer la N.A.F. qui envisage en compromis une certaine décentralisation républicaine.

Toujours à propos de la décentralisation, « Aspects » dans son numéro du 2 mai 1974, met en garde la N.A.F. en voulant lui montrer qu’elle s’égare dans une mauvaise voie : ... « sans doute M. Renouvin ignore-t-il que la subversion tente actuellement de dresser les régions contre la Nation... »

3. 1975 : PUBLICATION DU « DESORDRE ETABLI »

« M. Renouvin a écrit le livre que l’on pouvait attendre de lui ; il dit à peu près le contraire de ce qu’on lit habituellement sous la plume d’un monarchiste »... C’est ainsi que « Le Monde », en janvier 1975, annonce la publication du deuxième livre de B. Renouvin.

... « Sans doute n’est-il pas nouveau que ni la droite, ni la gauche, ne trouve grâce aux yeux d’un polémiste »... poursuit « Le Monde » qui conclut en disant que la N.A.F. s’efforce d’être « ailleurs ».

De son côté, « La Croix » fait preuve d’un certain intérêt en faveur du livre de B. Renouvin.

« B. Renouvin appartient à un petit groupe qui ne manque pas d’intérêt sur le plan intellectuel...

... le livre de B. Renouvin est bien dans la ligne de ce petit groupe remuant, original, sympathique, rêvant entre 1848 et 1968... »

« La Croix » poursuit en reconnaissant que l’auteur, nourri d’histoire, trouve des mots justes pour décrire l’aridité du monde urbain, etc.

Elle fait remarquer que le directeur de la collection présente l’auteur comme un Bernanos, et conclut par une remarque amicale et désintéressée : ... « Malgré un style brillant, B. Renouvin manque un peu de coffre et de tripes. L’exercice n’en demeure pas moins intéressant. » (Janvier 1975)

4. 1978 : LA N.A.F. DEVIENT LA N.A.R.

De très nombreuses annonces de la création de la N.A.R. parurent dans tous les journaux. Retenons-en une :

...« Cette transformation est le résultat d’un renouvellement engagé depuis plusieurs années au sein du mouvement où se mêlent différentes traditions politiques, et qui accueille dans ses rangs des militants venus de tous les horizons... » (« Ouest-France », 28 novembre 1978)

5. LES PRESIDENTIELLES DE 1981

PUBLICATION DE “LA REVOLUTION TRANQUILLE”

Le journal provincial « Loire-Matin-Dimanche » en février 1981, tente de situer la N.A.R. dans le jeu politique actuel. ... « Beaucoup de gens assimilent la N.A.R. à l’extrême-droite... Libérés des dogmes maurrassiens, ils s’inspirent d’une grande diversité de traditions intellectuelles, allant de Boutang à Clavel, en acceptant certains aspects de Maurras... »

En mai 1981, « La Nouvelle République » annonce la prise de position de la N.A.R. en faveur de F, Mitterrand : ... « Dans un communiqué, la N.A.R. apporte son soutien à Mitterrand. Non pas que les royalistes épousent toutes les querelles de la Gauche et adhèrent aveuglément à son programme, mais ils croient simplement qu’une autre politique est possible. Ils en attendent un peu plus de justice et de liberté... »

Le journal breton « Armor-magazine » tente, en juin 1981, de faire une critique de « La Révolution tranquille » qui vient d’être publié.

... « Porte-parole de la pensée progressiste-monarchiste, B. Renouvin a le courage d’être royaliste à une époque où cela signifie qu’on est à contre-courant... C’est un intellectuel ouvert aux réalités des travailleurs ...

« La Révolution tranquille » reste malheureusement trop flou dans les propositions et n’apporte pas la démonstration qu’un prince contribuerait davantage à l’harmonie, à la solidarité... »

« Armor-magazine » conclut en souhaitant que B. Renouvin approfondisse ses idées et les développe dans un autre ouvrage.

6. LES ELECTIONS MUNICIPALES DE 1983

« Le Quotidien de Paris » du 28 février 1983, explique la prise de position du groupement électoral « Paris pour tous ».

... « Le collectif « Paris pour tous », regroupe des démocrates, des écologistes, des gaullistes, des radicaux, des royalistes... Il se situe dans la majorité présidentielle, mais veut constituer une troisième composante pour modifier le climat qui existe dans la vie politique des deux blocs opposés... »

« L’Est républicain », dans un numéro de mars 1983 déclare : ... « La N.A.R. souhaite qu’à l’avenir les formations de la majorité fassent preuve de l’imagination, de la clarté d’expression, et de l’ouverture d’esprit qui leur font tant défaut. »

Ainsi les textes précédemment cités montrent que la N.A.R. a su donner d’elle une idée assez juste dans la grande presse.

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