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Une Révolution dans le royalisme

4 avril 2010, 21:40, par F.Aimard

Pour la N.A.F., la Monarchie constitue la première pierre de l’édification d’une société communautaire. Cette société communautaire doit être hiérarchique et syndicaliste.

« — Hiérarchique parce qu’il faut un pouvoir incarnant l’intérêt national au-dessus des intérêts particuliers. Syndicaliste parce que les associations de travailleurs doivent être en mesure de défendre les intérêts qu’elles représentent, de protéger les citoyens qui en font partie, et de gérer librement les affaires qui sont de leur compétence.

Communautaire enfin, parce que l’individu, séparé de tout groupe naturel ou contractuel, n’est plus que le jouet du pouvoir, la pièce d’un mécanisme qui finit par le broyer, la proie rêvée de toutes les entreprises d’exploitation de l’homme, qu’elles soient politiciennes, capitalistes, ou collectivistes. »

LA DEMOCRATIE

Si l’on en croit sa propagande (tracts, brochures…), la Démocratie représente l’ennemi numéro un de la N.A.F. Pour la N.A.F., elle constitue une véritable religion, « fondée sur la foi rousseauiste, la croyance en la bonté foncière de l’homme et sur la foi encyclopédiste : la croyance au « progrès des Lumières ». » La N.A.F. affirme que « si le rôle tentaculaire de l’État est consubstantiel à la Démocratie, si la centralisation y est fatale, s’il est vrai que le pouvoir qui dépend de l’électeur a besoin que l’électeur à son tour dépende de lui, il faut alors se débarrasser de la démocratie ! » (N.A.F., numéro 74 du 27 septembre 1972)

La Démocratie, qui a près de deux siècles d’existence, n’a jamais été capable de se définir institutionnellement ; elle n’a jamais eu de forme définie.

La N.A.F. affirme de même que « le peuple, qui exerce en droit le Pouvoir, n’a théoriquement pas besoin d’être représenté auprès de lui-même, et c’est ainsi que le pays, tout en élisant et payant des députés, ne trouve personne pour exprimer en son nom, ni personne pour entendre, non pas ses opinions, mais ses « états », ce que Maurras appelait « la figure vivante de son être, de sa situation, de sa position permanente dans l’espace et le temps. » ... Les conséquences sclérosantes et oppressives du faux principe de « volonté populaire », étaient déjà clairement dénoncées, il y a un siècle, par le comte de Chambord, quand il disait que la Révolution française avait substitué à une nation de citoyens un État d’administrés. » (N.A.F. numéro 32, 9 décembre 1971)

II apparaît comme fondamentalement évident à la N.A.F. que, malgré ce qu’on pourrait croire, la « Démocratie fournit le cadre et la justification intellectuelle du système le plus inhumain : le Totalitarisme. »

La N.A.F. dénonce farouchement la Démocratie qui, par sa nature même, « s’oppose aux deux réformes les plus urgentes de notre temps :

 la séparation de l’Université et de l’État.

 la séparation de l’État et de l’Argent. La N.A.F. considère que la démocratie est :

 sans avenir dans notre pays,

 incapable d’ancrer une politique extérieure dans la durée,

 sans mémoire, car elle ne dispose pas de la continuité,

 responsable de la transformation des Français en administrés toujours plus asservis à la machine étatique,

 responsable de la destruction des dernières professions qui existaient encore

 aveuglément soumise à un progrès quantitatif au lieu de chercher à le maîtriser, puis à le dépasser,

 incapable de résoudre la question ouvrière, de contrôler l’explosion urbaine inconciliable avec la protection du travailleur.

La N.A.F. ne cesse d’affirmer que la République est un régime profondément corrompu, qu’il peut objectivement y avoir, soit une République sans politique extérieure, soit une politique extérieure, mais pas de République.

« L’idée d’un progrès exclusivement matériel n’est pas séparable de la pensée démocratique telle qu’elle s’est développée en politique comme en économie depuis le dix-huitième siècle ».

La N.A.F. observe cependant que la Démocratie suscite la contestation, mais sait aussi la récupérer fort habilement.

« En Démocratie, toute action, si bien conçue qu’elle soit, est nécessairement éphémère ! »

Pour la N.A.F., la Démocratie se résume en un système électif qui donne aux citoyens l’illusion de gouverner, mais qui confie en réalité ce soin à une classe politique coupée du pays réel : la Technocratie.

Les institutions démocratiques qui se sont succédées depuis la Révolution en France, avaient le caractère commun d’être figées, inspirées d’un Juridisme abstrait, étranger à la vie, et recherchant leurs modèles à l’étranger. »

D’après la N.A.F., c’est la Démocratie qui, en permettant la réunification de l’Allemagne, a permis qu’elle envahisse trois fois notre pays en un siècle. Pour les royalistes, il y a une parfaite correspondance entre la raison jacobine et la terreur jacobine. Selon eux, la Démocratie balance depuis toujours entre l’anarchie parlementaire et la tyrannie.

« Il est évident qu’un certain type de Démocratie est consubstantiel à la Suisse, et il est logique que la Monarchie est consubstantielle à la France. » Leur preuve, c’est qu’« aucune République ne parvient à s’adapter durablement chez nous ».

Mais les royalistes envisagent d’aménager cette rupture avec la Démocratie pour « économiser la guerre civile ». « La société massifiée dans laquelle nous vivons se situe dans la logique de la Démocratie et d’un système économique, qui vise uniquement le profit maximum et l’accumulation purement quantitative des biens. » Bien que le peuple français accepte la Démocratie, la N.A.F. reconnaît que : « la vertu du peuple ne sert pas de voile à la misère du régime ».

Les royalistes préviennent les communistes qui luttent inlassablement contre le capitalisme : « il est inutile de lutter contre le Capitalisme si l’on ne connaît pas son générateur : la Démocratie »

Et pour les royalistes, il semble évident « qu’on ne sortira de la crise de civilisation qu’en brisant les structures du capitalisme. »

LE POUVOIR

Les conflits qui peuvent naître entre le Pouvoir législatif et exécutif, sont difficiles à résoudre, puisque en principe, ces deux pouvoirs ont la même origine : la volonté populaire.

Notre régime actuel a pu jusqu’à ce jour éviter cet inconvénient, mais qu’arrivera-t-il le jour où le Président de la République et l’Assemblée nationale auront une couleur politique opposée ?

C’est dans cette hypothèse que la N.A.F. considère le problème constitutionnel français comme insoluble, et elle affirme que c’est le pouvoir politique qui opprime les communautés humaines ou qui leur permet de renaître. Les monarchistes sont de farouches partisans de l’indépendance de l’État, mais précisent bien que « Indépendance ne signifie pas abstention, comme Arbitrage ne veut pas dire non-intervention. Il faut que l’État intervienne vigoureusement dans la vie économique, pour corriger les déséquilibres, encourager les initiatives, protéger les plus faibles, en fonction de l’intérêt national, et non sous la pression d’un parti politique ou d’un groupe d’intérêts. » (N.A.F., numéro 55, 17 mai 1972). La N.A.F. pense que l’autorité de l’État ne peut pas se partager avec un Parlement.

La Nouvelle Action Française dit NON à la Monarchie constitutionnelle, mais est partisane de la limitation de l’Autorité de l’État par des corps intermédiaires, et de la représentation de ceux-ci dans des assemblées organiques.

L’ELECTION

La N.A.F. est viscéralement contre l’élection du chef de l’État, car elle « divise les Français, asservit le Pouvoir et le condamne ». (N.A.F. numéro 39, 26 janvier 1972) Bien qu’ils considèrent le suffrage comme indispensable au niveau des « communautés secondes » (communes, régions, professions), les royalistes le dénoncent comme étant néfaste lorsqu’il s’applique à un organe national de gouvernement.

« Le marxisme, héritier du jacobinisme de Rousseau, prétend qu’une minorité de citoyens suffit à incarner la « volonté générale », réduite par Marx à la volonté de la classe ouvrière.

En France, la volonté générale prétend s’exprimer par l’élection. Ce système de représentation est responsable de la centralisation, de la bureaucratie, et de la ploutocratie. » (N.A.F numéro 33 du 16 décembre 1971) Les royalistes considèrent le Pouvoir comme obligé de se soumettre aux désirs de l’opinion, qu’il est donc rendu prisonnier par l’élection.

Mais, de même, « la liberté-principe, le citoyen-roi, aboutissent à faire de l’homme un électeur muselé par l’État bureaucratique, qui se voit interdire toute action sur son environnement familial, régional, professionnel. » (N.A.F. numéro 34 du 22 décembre 1971)

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